- batelée
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I.⇒BATELÉE1, subst. fém.A.— Charge(ment) d'un bateau, ,,expression du poids de ce chargement`` (GRUSS 1952). Batelée de foin, de bois (Ac. 1798-1932); une batelée de fruits (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.), une batelée de promeneurs (Lar. 19e, Lar. 20e) :• Voilà Jean-Louis qui revient des Glénans où il a passé la nuit à charger du sable. Le vent mollit; avec son « collègue », il se met aux avirons. Ils vont profiter du courant pour monter jusqu'à la ville, et y vendre leur batelée.A. CHEVRILLON, La Bretagne d'hier, L'Enchantement breton, 1925, p. 19.B.— Au fig., fam. Multitude de gens rassemblés et inconnus. Il lui est arrivé une batelée de cousins (DG).Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.Prononc. :[batle].Étymol. ET HIST. — 1. XIIIe s. « grosse quantité, littéralement charge d'un bateau » (Registre aux baus municipaux de St-Omer dans DELB., Notes, Ms. Sorbonne : La batelée de craime); 2. 1545 fig. fam. batellee « grande quantité » (LE MAÇON, trad. de BOCCACE, Décaméron, IX, 4 dans HUG. : Anjollier trescourroussé dist une batellee d'injures à Fortarigue); 1546 batelée (RABELAIS, Tiers-Livre, ch. 23, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 115).Dér. de l'a. fr. batel, bateau1; suff. -ée.II.⇒BATELÉE2, adj. fém.VERSIF. ANC. Rime batelée. Rime qui se répète au milieu du vers suivant :• Guillaume de Machault et Crétin lui donnent [à la poésie] pour plus noble ambition de jongler avec les rimes serpentines, léonines, croisées ou sonnantes. Sans compter la rime batelée, ou la rime fraternisée, dont voici un exemple :Mets voile au vent, cingle vers nous, Caron,Car on t'attend...Jeux et sp., 1968, p. 751.Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. (Ac. Compl. 1842, Ac. 1932, etc.).Prononc. :[batle]. Étymol. et Hist. 1493 rhetorique batellee (H. DE CROY, L'Art de rhet. dans GDF. : En pareille forme de vers huitains se fait rhetorique batellee, et est dicte batelee pour ce quelle a sa volee de resonance en la finalle sillabe comme dessus elle a ung autre son et raison en la .IIII. sillabe en maniere de batellage); 1534 pic. rithme batelée (FABRI, Rhet., 1, II, f° 6 r°, ibid.), loc. isolées; 1548 ryme batelée (SEBILLET, Art poet., II, 15 dans HUG.) procédé considéré comme hors d'usage dep. FUR. Part. passé adjectivé de l'a. fr. batteler, nord de la France, « battre, sonner (les cloches) » 1456 (Hist. des seign. de Gavres, f° 104 r°, Gachet dans GDF. : Ils feirent batteler les cloches et chanter les loenges de nostre Seigneur) — XVIe s. bateler (LA FONS, Art. du Nord, p. 105, ibid.), maintenu en dial. rouchi (HÉCART); bateler dénominatif de l'a.fr. batel « battant d'une cloche » fin XIIe s. (EVRAT, Bible, Richel. 12457, f° 105 r° dans GDF. : Or est li batiaus en la cloche Remis) — fin XIIIe s. (B. DE CONDÉ, Dits et Contes, éd. Scheler, 161, 255 dans T.-L.), dés. -er, lui-même dér. de battre (FEW, s.v. battuere, t. 1, p. 292a).BBG. — KUHN 1931, p. 199, 229.1. batelée [batle] n. f.ÉTYM. XIIIe; de l'anc. franç. batel. → 1. Bateau.❖♦ Vieux ou régional.1 Charge, contenu d'un bateau. || Une batelée de bois, de promeneurs. || Décharger sa batelée.2 (1545). Fig. Grande quantité (de personnes).❖HOM. 2. Batelée, 1. bateler, 2. bateler.————————2. batelée [batle] adj. f.ÉTYM. 1543; rhetorique batellee, 1493; de l'anc. franç. batteler « sonner les cloches », de batel « battant de cloche », de battre.❖♦ Didact. || Rime batelée : rime qui se répète à l'hémistiche du vers suivant. || La rime batelée est employée en France aux XVe et XVIe siècles.❖HOM. 1. Batelée, 1. bateler, 2. bateler.
Encyclopédie Universelle. 2012.